Photo Josyane Boulos - Centre-Ville de Beyrouth |
Je suis Maronite de naissance, Grecque-Catholique par mariage, Syriaque-Orthodoxe par divorce, Latine par amour, Alawite par âme soeur, Orthodoxe par ami d’enfance, Arménienne par amie des 400 coups, Sunnite par sympathie, Chiite par affection, Druze par complicité amicale.
Laïque par choix.
Parce que je ne supporte plus que mes
faits et gestes soient imposés par des religieux. Je ne supporte plus qu’on
utilise la foi et les croyances pour induire des foules en erreur juste pour
que certains atteignent le pouvoir et la « gloire ».
Quand mes enfants étaient tout jeunes, je
les entrainais beaucoup plus souvent au théâtre qu’à la messe. Beaucoup plus
souvent… A tel point, qu’un jour à l’église, pour un baptême ou une communion,
ma fille (5 ou 6 ans à l’époque), qui regardait fascinée les riches costumes
des curés et écoutait attentivement la chorale, me sort : « Maman,
il vient quand le loup ? »
Il est là le loup… un extrémisme religieux
étouffant, un sectarisme galopant qui bloque tout développement social, un
endoctrinement qui tue la spiritualité.
Un certain député – en mal de gloire -
enflamme les foules. Entre Allah et le Christ roi. Comme je ne regarde ni news
ni talk-show abêtissants, ce monsieur
n’existait pas pour moi. D’ailleurs, je ne dis pas son nom, pour l’ignorer
encore plus. Il a crée une polémique en utilisant la religion et depuis hier on
parle de lui. Il doit sûrement se sentir mieux et les chrétiens se sentent
menacés… Juste les chrétiens ? Comme c’est facile de semer la panique…
Je suis libre de croire ou de ne pas
croire, d’aller à la messe ou non, de boire du vin ou de manger du porc. Ca ne
fait nullement de moi une personne inhumaine ou une mécréante. Je n’empêche
personne d’être pratiquant, religieux ou même bigot mais qu’on ne vienne pas
m’endoctriner contre mon gré.
Tu veux te marier civilement ?
Fais-le. Tu préfères un mariage religieux ? Fais-le. Tu ne veux pas te
marier ? Encore mieux, ça t’éviteras les milliers de dollars que tu
verseras, en cas de divorce, à ceux-là
même qui t’ont marié.
Il ne suffit pas de prendre un sens
interdit pour se dire libre. Il faut prendre ce sens interdit en sachant
pourquoi on le fait et après réflexion et non pas parce que mon
« za3im » me dit « fais-le, je te protège, après tout nous
sommes de la même secte».
La religion a divisé le peuple libanais en un millier de groupuscules, et maintenant il est facile de régner. Chaque rue est
un principauté, chaque quartier un royaume.
Tout peut éclater n’importe quand ou
jamais.
Tout dépend de nous.
Pas d’un miracle.
Amen.
* Jean-Jacques Goldman.
Josyane BOULOS