samedi 9 novembre 2024

Le Drone de Mierda - Journal de Guerre 09 - 11 - 2024

 



(AI English translation below) 

 À Beyrouth, notre ciel a son VVIP : le drone MK israélien ! Toujours fidèle au poste, vrombissant sans arrêt - à croire il se promène au-dessus de nos têtes comme un voisin hypercurieux. Ici, on n’a pas résisté à lui donner des petits surnoms bien de chez nous : Em Kamel, Vroom Vroom, John Le Drone, et pour les plus inspirés, « Yel3an Abouk. » 

 Je l’imagine s’invitant carrément dans nos cuisines. Il plane, sarcastique, et semble nous susurrer : « J’ai déjà volé la recette du Hommos, c’est au tour de la Arnabieh. Hahaha» Sors de ma cuisine connard ! Ma facharet. 

 À l’approche de Noël, il pourrait se prendre le Père Noël, faire une entorse à la Hanukkah ! Il prend des notes sur qui a fait la vaisselle, qui a ignoré l’appel de sa grand-mère, qui a osé piquer la dernière part de gâteau, et surtout qui a trompé qui avec qui... « I know What You did Last Summer ! » C’est qu’il connaît toutes nos bêtises, ce drone ! Il surveille comme une nounou invisible, prêt à dénoncer quiconque. « Just checking who’s naughty who’s nice, Le P’tit Drone is coming to town ! » Lek Ya Drone de Mierda (le surnom que je lui donne!) essaye au mois de m’aider ! Où est le couvercle du Tupperware disparu depuis des mois ? et cette chaussette célibataire qui jouait à cache-cache ? Je suis certaine que j’ai mis la paire entière dans la machine à laver. Ya drone de mierda garde un œil sur mes mystères domestiques. Sérieusement, un petit rapport hebdomadaire ne serait pas de refus, histoire d’en finir avec ces quêtes sans fin pour les clés égarées, les cuillères fantômes, le téléphone qui disparait juste au moment de sortir, dis-moi que mes lunettes sont sur ma tête alors que j’ai cherché partout… C’est mieux non que de planifier de tuer des êtres humains ? 

 Ce drone de mierda, c’est un peu le colocataire indésirable, ou la belle-mère venue pour trois jours et installée depuis cinq semaines. Et qui sait, peut-être qu’un jour il descendra, nous lâchant quelques conseils de rangement ou, avec ce ton faussement bienveillant : « Tiens, tu as oublié d’acheter du lait. » Tiens, je vais plutôt mettre du lait dans ton moteur histoire que tu nous foutes la paix 

 Imaginez ! Il pourrait bien se mêler de nos rendez-vous amoureux : « Sérieux, ce parfum ? Tu sais qu’il est déjà en retard de vingt minutes ? » Ou bien nous rappeler qu’on a négligé les poubelles : « Ça commence à sentir au troisième étage, on fait quoi ? » Ou pire… Qu’il prenne en main nos régimes ! Il s’immisce au-dessus de nos assiettes pour commenter d’un ton sec : « Ce deuxième burger, est-ce vraiment nécessaire ? » ... Tiens à coup sûr je maigrirais rien que pour me débarrasser de lui et son bourdonnement insupportable! 

 Dans la foulée, il pourrait se reconvertir en coach de vie, façon motivational speaker à deux sous : « Et si tu te remettais au sport ? Ça fait trois heures que je te vois collée au canapé. » Ou pourquoi pas en conseiller déco : « Ce mur beige, sérieusement ? Et si on mettait un peu de couleur dans cette vie ? » 

Franchement, avec le temps, on finirait presque par croire qu’il pourrait nous rendre service. Peut-être qu’un jour on l’entendra, d’un ton faussement bienveillant : « Allez, il est temps d’appeler ta mère, elle a laissé trois missed call. 

Josyane Boulos 

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In Beirut, our sky has its VVIP: the Israeli MK drone! Always on duty, it hovers over us like an ultra-nosy neighbor. Here, we couldn't resist giving it a few homegrown nicknames: Em Kamel, Vroom Vroom, John the Drone, and for the extra creative, “Yel3an Abouk.” I can just imagine it inviting itself into our kitchens. It hovers, sarcastic, whispering, “I’ve already stolen the hummus recipe, now it’s time for the Arnabieh. Hahaha.” Get out of my kitchen, you jerk! Not today.

As Christmas approaches, it could easily play Santa, take a little break from Hanukkah! It keeps tabs on who’s done the dishes, who ignored their grandmother’s call, who snagged the last piece of cake, and of course, who’s cheated on who… “I know what you did last summer!” This drone knows all our antics! It watches over us like some invisible nanny, ready to report anyone’s wrongdoings. “Just checking who’s naughty and who’s nice, Le P’tit Drone is coming to town!”

Hey, Ya Drone de Mierda (my own nickname for it), at least try to help me out! Where’s the lid to my Tupperware that’s been missing for months? And that single sock that’s playing hide-and-seek? I’m sure I put both of them in the washing machine. This *drone de mierda* could at least keep an eye on my domestic mysteries. Seriously, a weekly report wouldn’t hurt, just to put an end to these endless hunts for missing keys, phantom spoons, the phone that vanishes right when I’m heading out, or tell me my glasses are on my head while I’ve been searching everywhere... Isn’t that better than planning to kill people?

This *drone de mierda* is like the unwanted roommate or the mother-in-law who came for three days and has now been here five weeks. And who knows, maybe one day it’ll descend, dropping us some organizing tips or, in that same fake helpful tone: “By the way, you forgot to buy milk.” Fine, I’ll put milk in your engine so you’ll finally leave us alone.

Imagine! It might even meddle in our love lives: “Seriously, that perfume? Your date is already twenty minutes late, you know.” Or remind us we forgot to take out the trash: “It’s starting to smell up to the third floor, so what’s the plan?”

Or worse… it could start controlling our diets! Hovering over our plates to comment in a dry tone, “That second burger, is it really necessary?” … Honestly, I might lose weight just to get rid of him and his unbearable buzzing!

In the meantime, it could reinvent itself as a life coach, like a bargain-basement motivational speaker: “How about you get back to the gym? I’ve been watching you glued to that couch for three hours.” Or maybe as a home décor advisor: “This beige wall, seriously? How about we add a bit of color to your life?”

Honestly, over time, we’d almost start thinking it could be helpful. Maybe one day, we’ll hear it in that mockingly gentle voice: “Come on, it’s time to call your mom, she left three missed calls.”

Josyane Boulos 

jeudi 7 novembre 2024

Journal de Guerre 7 novembre 2024


Un village entièrement rasé au Liban Sud 

Lorsque l’armée israélienne a totalement rasé 29 villages du Sud Liban, c’est plus qu’un simple territoire qui s’est effondré sous les bombes. Au Sud Liban quarante mille foyers réduits à néant, comme si les murs et les toits n’étaient rien de plus que de la poussière à disperser au gré des vents de guerre. Ce sont les champs d’oliviers, ces arbres anciens qui portent la mémoire des familles et des générations, qui ont été ravagés. Le Sud porte sa fierté dans ces oliviers, ces racines profondes, et les voir brûler est une blessure que les mots peinent à contenir. Je pense à ces habitants qui, pour sauver leurs vies, ont dû abandonner tout ce qu’ils avaient bâti. Ils fuient, sans rien pouvoir emporter, comme des bêtes traquées par le feu, avec l’espoir à peine suspendu à leurs cœurs de retrouver un jour leurs terres et leurs souvenirs intacts. Ce déchirement va bien au-delà des pertes matérielles : c’est le saccage d’un monde, d’une culture, de chaque instant passé à bâtir, à aimer, à cultiver ces terres. Et pendant ce temps, le silence du monde retentit comme un second acte de violence. Les États occidentaux continuent, comme par automatisme ou par choix, à fournir des aides et des armes au gouvernement extrémiste et impitoyable de Netanyahu, ne voyant pas les vies qu’ils déchirent, ne mesurant pas les souvenirs et les espérances qu’ils piétinent. Ce silence est un cri étouffé. Pour ceux qui ont tout perdu, pour ceux qui se relèveront peut-être un jour sur ces ruines, l'injustice est vive, douloureuse. Et moi, je me demande combien de voix il faudra, combien de larmes, combien de vies pour que le monde ouvre enfin les yeux et mette un terme à ce cycle insupportable d'oppression et de destruction.

 Josyane Boulos 


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 When the Israeli army completely wiped out 29 villages in southern Lebanon, it was more than just land reduced to rubble under bombs. In southern Lebanon, forty thousand homes were destroyed, as if walls and roofs were nothing more than dust scattered by the winds of war. These olive groves, these ancient trees that carry the memory of families and generations, were devastated. The South takes pride in these olive trees, their deep roots, and watching them burn is a wound that words can barely contain. I think of those residents who, to save their lives, had to abandon everything they had built. They fled, unable to take anything, like animals driven from a fire, with hope barely clinging to their hearts that one day they might return to their lands and memories intact. This loss goes far beyond material destruction: it is the dismantling of a world, a culture, every moment spent building, loving, and cultivating these lands. And all the while, the world’s silence rings out like a second act of violence. Western states continue, seemingly by routine or choice, to provide aid and weapons to Netanyahu’s extreme and ruthless government, without seeing the lives they are shattering, without measuring the memories and hopes they trample. This silence is a stifled cry. For those who have lost everything, for those who may one day rebuild on these ruins, the injustice is raw and painful. And I wonder how many voices it will take, how many tears, how many lives, before the world finally opens its eyes and puts an end to this unbearable cycle of oppression and destruction. — Josyane Boulos

mardi 5 novembre 2024

Interview en temps de Guerre - Ici Beyrouth

 





Théâtre Le Monnot: une force de proposition en temps incertains



Le théâtre Le Monnot a récemment réuni les acteurs culturels du Liban pour une série de rencontres en pleine période d’instabilité et de crise. L'objectif: trouver des solutions et nourrir des idées pour renforcer le secteur culturel. Josyane Boulos, directrice du théâtre, a partagé avec Ici Beyrouth la vision qui s’est dessinée à l’issue de ces échanges.

Sous la direction de Josyane Boulos, acteurs, metteurs en scène et créateurs se sont réunis au théâtre Le Monnot pour entamer une série de rencontres réflexives sur l’avenir culturel du pays et explorer des pistes d’actions concrètes. Ces échanges ont offert un espace de soutien, d’écoute et de partage pour la communauté artistique et le public du théâtre. Josyane Boulos y a évoqué les premières réflexions et pistes de solutions.

Comment est née l’idée de cette rencontre? 

En ces temps d’incertitude, ces discussions sont indispensables pour préserver et renforcer notre secteur. Le théâtre au Liban, face aux multiples crises, a besoin d'espaces de réflexion et de solidarité pour maintenir sa résilience. Nous avons partagé des idées pour faire en sorte que notre travail reste pertinent et adapté aux besoins de notre communauté.

Pensez-vous que cette initiative puisse s’inscrire dans la durée? 

Le contexte reste difficile, et l'incertitude perdurera. Cependant, nous sommes résolus à poursuivre cette dynamique, en créant des programmes, des ateliers et des productions qui inspirent, apportent espoir et renforcent la cohésion de notre communauté.

Qui a participé à cette première rencontre?

Quatre rencontres ont été organisées, rassemblant près de 60 participants: l’équipe du théâtre Le Monnot, des acteurs, metteurs en scène, et divers créateurs engagés dans la scène culturelle locale. Chaque participant a apporté une perspective unique sur les défis actuels et les moyens d’envisager l’avenir.

Quelles conclusions en tirez-vous?

L’adaptabilité et la créativité sont nos atouts majeurs. Ces discussions ont débouché sur des pistes pour élaborer des spectacles et des programmes en adéquation avec le contexte local, tout en attirant un public diversifié. Il est maintenant temps de transformer ces réflexions en actions concrètes pour redynamiser notre secteur. Nous avons déjà lancé un sondage pour mieux cerner les attentes du public du théâtre et une campagne en ligne pour rappeler l'importance du théâtre en période de crise.

Quel avenir envisagez-vous pour le théâtre dans ces circonstances? 

Même dans l'adversité, nous restons optimistes quant au rôle du théâtre Le Monnot. Nous aspirons à en faire un pilier de transformation et d'inspiration. Le théâtre peut devenir un lieu où les voix de la société résonnent, où des conversations essentielles prennent vie, et où le public trouve un refuge d’espoir et de résilience.



Interview en Temps de Guerre - Orient Le Jour

 



Programmes novateurs, ateliers...au théâtre Monnot, du sur-mesure pour museler la guerre

Sous la houlette de sa directrice Josyane Boulos, l’institution théâtrale a abrité une série de réunions visant à créer des activités à budget réduit pour répondre à la situation que le pays traverse.

vendredi 1 novembre 2024

Journal de Guerre 01 novembre 2024

(AI english translation below) 


Hier, en célébrant les 150 ans de la Bibliothèque Orientale, j'ai été frappée par la moyenne d’âge des invités, un public passionné, mais vieillissant. Cela m'a menée à cette réflexion sur le monde culturel au Liban. Parce qu’il faut bien le dire : notre scène culturelle, qui jadis fourmillait de jeunes voix et de figures inspirantes, semble aujourd’hui portée par une génération qui avance en âge, encore vibrante, mais souvent sans relève apparente. Le souci est clair : qui prendra le relais pour préserver et renouveler cet héritage culturel et offrir aux jeunes d'aujourd'hui une voix dans ce domaine qui, pourtant, a besoin de sang neuf ? 

 On pourrait se dire que c'est juste une question de temps, mais le constat est là : il faut encourager, former et inspirer cette jeunesse pour qu’elle se sente légitime et nécessaire dans ce secteur. Et puis, sans ces nouveaux talents, comment ce patrimoine culturel pourra-t-il s’adapter aux réalités actuelles ? Les jeunes sont souvent écartelés entre l’envie de s’impliquer et le manque d’accès aux formations, aux espaces de création, et surtout aux ressources. Alors, pourquoi ne pas imaginer des ateliers ou des résidences accessibles où ils pourraient se former et expérimenter sous la houlette d’artistes plus établis, libanais ou étrangers ? Cela pourrait être un premier pas pour casser les barrières et rendre ce monde plus accueillant et inclusif. 

 En parallèle, il faudrait investir les écoles, sensibiliser dès le plus jeune âge pour que la culture devienne une passion, pas juste un passe-temps d’élite. Pourquoi ne pas collaborer avec les établissements scolaires pour organiser des visites, des rencontres avec des artistes, des ateliers interactifs ? La culture devrait être ancrée dans le quotidien, un terrain familier, et non pas un domaine réservé aux grandes occasions ou à une poignée de passionnés. Une autre idée, qui me semble fondamentale, serait de permettre aux jeunes d’avoir une voix réelle dans les décisions culturelles. Pourquoi ne pas intégrer des jeunes dans les conseils de direction ou de programmation ? Ils auraient ainsi la chance d’exprimer leurs visions et de comprendre de l’intérieur les rouages de ce milieu. Et pour eux, ce serait un moyen de se sentir légitimement impliqués, de participer activement au rayonnement culturel du Liban.


 Enfin, il faudrait peut-être sortir des cadres officiels et encourager les initiatives indépendantes. Les jeunes ont besoin de lieux où ils peuvent se retrouver, créer, expérimenter en toute liberté, des collectifs artistiques, des espaces alternatifs où ils seraient libres de s'exprimer sans les contraintes formelles des institutions culturelles traditionnelles. En soutenant ces initiatives et en leur offrant un espace pour exister, on pourrait voir éclore une scène alternative, fraîche et innovante. 

 Ces initiatives, qu’elles soient en ligne ou dans des lieux physiques, sont le terreau d’un renouveau culturel qui est essentiel, surtout en cette période de crise. Mais il ne suffit pas d’attendre que cela vienne de la jeunesse seule ; il revient aussi à notre génération de faire de la place, d’ouvrir des portes, et de montrer que ce domaine a tout à gagner en accueillant de nouvelles perspectives, des sensibilités et des imaginaires multiples. La revitalisation de la scène culturelle libanaise ne se fera pas sans efforts concertés et sans cette vision collective d’un avenir culturel où chaque génération a sa place, son rôle et sa voix. C’est un défi, mais si nous n’agissons pas dès maintenant, c’est tout un pan de notre identité et de notre vitalité culturelle qui risque de s’effacer, emportant avec lui le dynamisme qui a toujours fait battre le cœur de notre culture. 


 Josyane Boulos 

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Yesterday, while celebrating the 150th anniversary of the Bibliothèque Orientale, I was struck by the average age of the attendees—a passionate crowd, but aging. This led me to reflect on the cultural scene in Lebanon. Because let’s face it: our cultural landscape, once buzzing with young voices and inspiring figures, now seems largely carried by a generation that is advancing in age, still vibrant but often without an apparent succession. The concern is clear: who will take up the mantle to preserve and renew this cultural heritage and give today’s youth a voice in a field that so desperately needs fresh blood? 

 One could say it’s just a matter of time, but the reality is evident: we need to encourage, train, and inspire this new generation so they feel legitimate and necessary in this field. Without new talent, how can our cultural heritage adapt to today’s realities? Young people are often caught between a desire to get involved and a lack of access to training, creative spaces, and, most crucially, resources. So, why not envision accessible workshops or residency programs where they can train and experiment under the guidance of more established artists, Lebanese or foreign? This could be a first step toward breaking down barriers and making the cultural world more welcoming and inclusive. 

 Alongside this, we need to invest in schools, raising awareness from a young age so that culture becomes a passion, not just a pastime for the elite. Why not collaborate with schools to organize visits, artist meet-and-greets, and interactive workshops? Culture should be woven into everyday life, a familiar ground, not a field reserved for special occasions or a select few enthusiasts. 

 Another essential idea, in my view, would be to give young people a real voice in cultural decision-making. Why not include them on boards of directors or in programming committees? This way, they would have the chance to express their visions and gain an insider’s understanding of how the field works. For them, it would be a way to feel genuinely involved, actively contributing to Lebanon’s cultural influence. 

 Finally, perhaps we should break free from official structures and encourage independent initiatives. Young people need places where they can gather, create, and experiment freely—artistic collectives, alternative spaces where they can express themselves without the formal constraints of traditional cultural institutions. Supporting these initiatives and giving them a space to exist could foster an alternative scene, fresh and innovative. 

 Whether online or in physical spaces, these initiatives are the fertile ground for a cultural revival that is essential, especially in this time of crisis. But we cannot wait for youth to act alone; our generation must also make room, open doors, and show that this field has much to gain from welcoming new perspectives, sensitivities, and imaginations. Revitalizing Lebanon’s cultural scene will not happen without collective effort and a shared vision of a cultural future where each generation has its place, role, and voice. It’s a challenge, but if we don’t act now, we risk losing a vital part of our identity and cultural vitality, taking with it the dynamism that has always been the beating heart of our culture.

Josyane Boulos