Après les horribles
attentats de Beyrouth et de Paris, la toile s’enflamment. Les libanais
s’indignent que Facebook les ignore et d’autres libanais s’indignent de ces mêmes
libanais qui s’indignent.
Si je peux comprendre
qu’un australien, un british, ou un suisse se reconnait plus dans un parisien
que dans un libanais, moi-aussi je suis indignée. Parce que depuis “ je suis
Charlie”, (relire mon article dans mon
blog) et même bien avant, au cours de mes voyages, je ressens de plus en plus
la discrimination, le racisme et l’intolérance des peuples dit “civilisés”
envers nous. Déjà avec la demande de visa où on s’infiltre dans notre intimité
pour nous permettre de traverser une frontière… On se sent coupable avant même
de penser commettre un crime. Et pourtant… Des terroristes reconnus avoir
commis les horreurs de Paris, l’un est né en Belgique, l’autre est français
(les autres je ne sais pas.)
Et je ne suis pas
musulmane. Juste libanaise. Eduquée, cultivée, francophone, anglophone, active,
créative, voyageuse, tolérante, naïve, drôle, stupide parfois, basique. Juste
humaine. Tout comme les 200000 + libanais toutes confessions confondues morts
pour que d’autres s’enrichissent.
Tout comme mes amis
Khodr, Ali, Hassan, Rashad, Mohammad, Layla, Nada, Alya, Aisha, Mehdi, Walid,
Moustapha… Qui s’inquiètent a chaque fois qu’ils doivent prendre l’avion et
passer la douane alors que des cuites mémorables sont leur plus grand délit. On
ne le répètera jamais assez : Etre musulman n’est pas synonyme de terroriste.
Etre du Moyen-Orient non plus.
Je reprends cette phrase de mon article « Je veux
bien être Charlie, mais … » « Nous sommes devenus tellement « Collateral damage » que tout le monde
s’en fiche de nos bombes et voitures piégées. Les médias de la planète nous ont
tellement affichés et décrit comme la peste bubonique que nous sommes
nous-mêmes convaincus que nous sommes des humains de second ordre. »
Alors oui indignons-nous
parce que Facebook n’a pas crée une page d’urgence, oui indignons-nous parce
que le monde n’a pas illuminé ses sites historiques. Parce que le silence
engendre le silence. Et ce n’est qu’en réclamant inlassablement nos droits qu’on
les obtient.
Inlassablement.