Je suis une Yalatif. Née sur une
bande de terre étroite au bord de la Méditerranée qui fait 10452km2.
Je suis une Yalatif et fière de
l’être. Parce que être Yalatif ce n’est pas donné à tout le monde.
Parce qu’un Yalatif a résisté à
plusieurs années de guerre grâce à l’empathie et à l’entraide d’autres Yalatifs
Parce qu’un Yalatif ne laisse
jamais son compatriote dans le besoin. Il trouve toujours un moyen pour aider
son prochain.
Parce que quand un Yalatif
empêche un Yalatif handicapé d’entrer dans un lieu, des milliers de voix
Yalatif se lèvent.
Parce qu’un Yalatif est
résilient. Du pire il arrive à faire du mieux.
Parce que chaque Yalatif est un
gouvernement à lui tout seul.
Parce que la joie de vivre et
l’humour des Yalatifs n’ont pas d’égal dans le monde entier.
Parce qu’un Yalatif est généreux.
Sa table est ouverte et son café toujours prêt, même pour l’inconnu
Parce que quand un étranger
voyage au Yalatif, il retourne toujours chez lui des étoiles plein les yeux et
des histoires d’hospitalité à n’en plus finir.
Parce que le Yalatif malgré sa
petitesse et tous ses défauts est un pays refuge.
Parce que chez le Yalatif on
trouve la man2ouché, la tabboulé, la kneffeh, les janerek, le foul et la
bazella.
Parce que le Yalatif est libre.
Libre de pratiquer (ou pas) la religion de son choix. Libre de porter le voile
ou le short. Libre de voter ou pas.
Parce que le Yalatif est un fou
du volant. N’est pas donné a n’importe qui de faire passer sa voiture dans des
ruelles minuscules.
Parce que quand un jeune Yalatif
passe son brevet ou son Bac c’est le pays entier qui passe son brevet ou son
bac.
Parce que pendant le Mondial,
tous les Yalatifs sont sur le stade.
Parce qu’au Yalatif on s’insulte,
on s’invective, on se traite des pires noms mais devant l’ennemi on est un seul
bloc.
Parce qu’au Yalatif on fait des
chansons pour un oui ou pour un non et on sèche une larme quand on écoute
« Reje3 yet3amar Lebnen ».
Au Yalatif, il ne faut pas se
leurrer, nous avons peut-être tous les défauts du monde. Mais notre
Nationalité, c’est nous qui l’avons enfantée dans la souffrance, dans les
larmes et dans la fierté.
Cette Nationalité on y tient.
Farouchement.
Josyane Boulos
*Ecrit suite à l'intervention d'une jeune femme (photo) à l'OTV traitant la nationalité libanaise de nationalité sans intérêt (hal jensyié el ya latif)
Josyane Boulos
*Ecrit suite à l'intervention d'une jeune femme (photo) à l'OTV traitant la nationalité libanaise de nationalité sans intérêt (hal jensyié el ya latif)
https://zeinazerbe.wordpress.com/2018/06/04/periples-dune-nationalite-en-peril/
RépondreSupprimerOuais, ben tes yalatif, si elle épouse un ajnabé, ses enfants ne deviennent pas des yalatif. Sauf si ton ajnabé est un puissant, un riche ou un coquin. Nationalité à géométrie variable. Signé : un ajnabé qui fait son "landing" au Liban depuis 20 ans, marié à une yalatif dont les enfants nés au yalatifland ne seront jamais des yalatif.
RépondreSupprimerOui ma soeur est dans le meme cas ! et on se bat pour que ses enfants aient la nationalité. Mais mon sujet défend cette nationalité libanaise, parce que c'est la mienne, j'en ai qu'une seule et j'en suis fiere.
Supprimer“...mais devant l’ennemi, on est un seul bloc”. Et aussi devant l’idiotie!
RépondreSupprimerSuper article!
Et un grain de sa terre vaut tous les trésors du monde chante Sett fayrouz.
RépondreSupprimerDommage pour nous de ne pas avoir les journalistes qu’il faut.
Ceux qui font des phrases meilleures que ce que cette jeune femme débite, sont souvent vendus.
Et ceux qui sont honnêtes et qui ont une tête bien faite ont du mal à trouver du travail.