Jean-Claude Boulos |
“Seul!"
C'est le dernier mot que j'ai entendu de mon père
qui refusait de l'aide pour accomplir une petite tâche. Grand jusqu’au bout.
Quelques
heures plus tard, juste après minuit, je
recevais le coup de fil fatidique...
Le lendemain, j’avais écrit et lu ce texte en clôture
de ses funérailles.
A PAPA,
Lu en clôture de la messe de funérailles
le 5-03-12
Depuis quelques jours déjà cet hommage
trotte dans ma tête. Depuis que les médecins nous ont avertit que la santé de
papa s’était détériorée, je l’ai écrit
dans ma tête. Je pensais que je l’avais cet hommage. Et puis Papa est parti. Et
un flot d’amour nous a envahit, maman, mon frère, ma sœur, nos enfants et toute
la famille. Un amour incommensurable. Qui m’ont fait comprendre que Papa n’était
pas juste pour nous. Papa c’est aussi Jean-Claude Boulos. Un géant. Je pensais,
peut-être naïvement que nous les 3 enfants et puis les 6 petits-enfants, avions
le privilège immense et unique de nous épanouir à son ombre. Après son départ,
je me suis rendue compte que papa ne nous appartenait pas. Et que des milliers
s’étaient épanouis sous son ombre. Des étudiants, des collègues, des
spectateurs et bien sur des amis. Les messages qui nous sont arrivés par tous
les moyens technologiques modernes nous ont prouvé, même si nous n’en avions
pas besoin, qu’être la progéniture de ce géant était un cadeau du ciel, une
chance inouïe. Il nous a donné plus que de l’amour. Il nous a accompagné. Montré
le chemin, ouvert les voies, encouragé et nous a appris le véritable sens du mot
Liberté, tout en restant un homme humble et d’une profonde humanité.
Depuis hier,
Le Liban est orphelin d'une de ses plus belles âmes. C’est une intelligence
vive, un humour irrésistible, une culture sans frontières, et un coeur en or qui nous quitte.
Papa a visité 49
pays différents. Son désir ces dernières années était d’ajouter une 50ème
destination. La voilà. Un voyage vers l’inconnu, peut-être le plus formidable
des voyages puisque personne n’en revient. Il s’en est allé faire la fête,
inventer des jeux de mots et amuser tout le Paradis qui a bien de la chance
aujourd’hui.
C’est beau une
vie comme celle de Jicébé. Une vie remplie jusqu’à la dernière minute qui
laisse un souvenir indélébile. Une vie où on ne regrette rien puisqu’on a
accomplit ce qu’on voulait et qu’on part la tête haute, la conscience
tranquille.
Je sais que ce
n’est pas coutume- il n’a jamais rien fait comme les autres- mais je sais aussi
que ce que je vais vous demander fera de lui le plus heureux des hommes. Ce
serait formidable – un adjectif qu’il adorait – qu’il parte sous vos
applaudissements, une standing ovation en hommage à cet amoureux de la scène, à
ce géant.
Josyane Boulos
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