Lorsque l’armée israélienne a totalement rasé 29 villages du Sud Liban, c’est plus qu’un simple territoire qui s’est effondré sous les bombes. Au Sud Liban quarante mille foyers réduits à néant, comme si les murs et les toits n’étaient rien de plus que de la poussière à disperser au gré des vents de guerre. Ce sont les champs d’oliviers, ces arbres anciens qui portent la mémoire des familles et des générations, qui ont été ravagés. Le Sud porte sa fierté dans ces oliviers, ces racines profondes, et les voir brûler est une blessure que les mots peinent à contenir.
Je pense à ces habitants qui, pour sauver leurs vies, ont dû abandonner tout ce qu’ils avaient bâti. Ils fuient, sans rien pouvoir emporter, comme des bêtes traquées par le feu, avec l’espoir à peine suspendu à leurs cœurs de retrouver un jour leurs terres et leurs souvenirs intacts. Ce déchirement va bien au-delà des pertes matérielles : c’est le saccage d’un monde, d’une culture, de chaque instant passé à bâtir, à aimer, à cultiver ces terres.
Et pendant ce temps, le silence du monde retentit comme un second acte de violence. Les États occidentaux continuent, comme par automatisme ou par choix, à fournir des aides et des armes au gouvernement extrémiste et impitoyable de Netanyahu, ne voyant pas les vies qu’ils déchirent, ne mesurant pas les souvenirs et les espérances qu’ils piétinent.
Ce silence est un cri étouffé. Pour ceux qui ont tout perdu, pour ceux qui se relèveront peut-être un jour sur ces ruines, l'injustice est vive, douloureuse. Et moi, je me demande combien de voix il faudra, combien de larmes, combien de vies pour que le monde ouvre enfin les yeux et mette un terme à ce cycle insupportable d'oppression et de destruction.
Josyane Boulos
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When the Israeli army completely wiped out 29 villages in southern Lebanon, it was more than just land reduced to rubble under bombs. In southern Lebanon, forty thousand homes were destroyed, as if walls and roofs were nothing more than dust scattered by the winds of war. These olive groves, these ancient trees that carry the memory of families and generations, were devastated. The South takes pride in these olive trees, their deep roots, and watching them burn is a wound that words can barely contain.
I think of those residents who, to save their lives, had to abandon everything they had built. They fled, unable to take anything, like animals driven from a fire, with hope barely clinging to their hearts that one day they might return to their lands and memories intact. This loss goes far beyond material destruction: it is the dismantling of a world, a culture, every moment spent building, loving, and cultivating these lands.
And all the while, the world’s silence rings out like a second act of violence. Western states continue, seemingly by routine or choice, to provide aid and weapons to Netanyahu’s extreme and ruthless government, without seeing the lives they are shattering, without measuring the memories and hopes they trample.
This silence is a stifled cry. For those who have lost everything, for those who may one day rebuild on these ruins, the injustice is raw and painful. And I wonder how many voices it will take, how many tears, how many lives, before the world finally opens its eyes and puts an end to this unbearable cycle of oppression and destruction.
— Josyane Boulos
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