(AI translation in English below)
La véritable horreur de l’existence, disait Camus, n’est pas la peur de la mort, mais celle de la vie. Et au Liban, cette peur prend une forme particulière, celle d’une vie marquée par une répétition incessante des mêmes souffrances, des mêmes crises, des mêmes promesses non tenues. La guerre, sous ses multiples visages, est devenue une compagne familière, si omniprésente qu’elle a infiltré nos matins comme nos nuits.
On se réveille chaque jour, non pas dans l’effroi d’un danger immédiat, mais dans la lente agonie de l’attente. Attente de solutions qui n’arrivent jamais, attente d’un avenir qui ne se dessine pas, attente que quelque chose, n’importe quoi, vienne briser cette spirale de désespoir. Car la peur, ici, n’est pas tant celle d’une bombe ou d’un conflit armé—bien que cela soit une réalité pour nous tous—mais celle que rien ne change, que l’on soit condamné à revivre sans fin les mêmes cycles de violence et de corruption.
Ce qui rend cette situation encore plus terrifiante, c’est cette impression d’être piégé dans une boucle, comme si chaque révolution, chaque soulèvement, chaque élan d’espoir ne faisait que nous ramener à un point de départ encore plus désolé. La guerre au Liban n’est plus seulement une question de fusils ou de frontières disputées; c’est une guerre intérieure, une guerre contre l’indifférence, contre l’épuisement collectif, contre l’abandon de l’idée même d’un futur différent.
Pour ceux qui, comme moi, vivent cette répétition des jours, il y a un sentiment profond de lassitude. La lassitude d’entendre encore et encore les mêmes discours vides des dirigeants, de voir les mêmes visages défiler à la télévision pour expliquer pourquoi rien ne peut changer. On devient des automates, des corps qui se déplacent dans un décor en ruines, avec l’espoir ténu qu’une quelconque étincelle viendra peut-être ranimer la flamme.
Camus avait raison, la vraie horreur, ce n’est pas la mort. Ici, la mort est presque devenue une délivrance pour certains face à la perspective d’une vie sans issue, sans répit, sans évasion. Mais dans cette horreur, il y a aussi un désir de rupture. Un désir de voir, enfin, quelque chose se produire pour briser ce cycle infernal. Nous voulons croire qu’il est encore possible de se réveiller un jour et de découvrir un pays qui ne sera plus figé dans ses souffrances passées, un pays où chaque jour ne sera plus une répétition du dernier.
Alors, on attend. Mais jusqu’à quand?
Josyane Boulos
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The true horror of existence, said Camus, is not the fear of death but the fear of life. And in Lebanon, this fear takes on a particular form—the fear of a life marked by the endless repetition of the same suffering, the same crises, the same unfulfilled promises. War, in its many faces, has become a familiar companion, so omnipresent that it has infiltrated our mornings as much as our nights.
We wake up each day, not in the terror of immediate danger, but in the slow agony of waiting. Waiting for solutions that never come, waiting for a future that never takes shape, waiting for something, anything, to break this spiral of despair. Because here, the fear is not so much that of a bomb or an armed conflict—though that is a reality for all of us—but the fear that nothing will ever change, that we are condemned to endlessly relive the same cycles of violence and corruption.
What makes this situation even more terrifying is the sense of being trapped in a loop, as if every revolution, every uprising, every flicker of hope only brings us back to an even more desolate starting point. The war in Lebanon is no longer just about guns or contested borders; it’s an internal war, a war against indifference, against collective exhaustion, against the abandonment of even the idea of a different future.
For those of us living through this repetition of days, there is a deep feeling of weariness. The weariness of hearing the same empty speeches from leaders over and over again, of seeing the same faces parade across the television explaining why nothing can change. We become automatons, bodies moving through a ruined landscape, with the faint hope that some spark may yet reignite the flame.
Camus was right—the real horror is not death. Here, for some, death has almost become a relief in the face of a life with no escape, no respite, no way out. But within this horror, there is also a desire for rupture. A desire to finally see something happen that will break this infernal cycle. We want to believe that it is still possible to wake up one day and discover a country no longer frozen in its past suffering, a country where each day will no longer be a repetition of the last.
And so, we wait. But for how long?
Josyane Boulos
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